En septembre 2018, alors que la parution du livre Sexe, race et colonies est annoncée au son des tambours et des cymbales, proclamant une profusion iconographique sans précédent de 1 200 images concentrées dans une luxueuse édition de type livre de table basse, l’irruption du texte « Les corps épuisés du spectacle colonial » interrompent une telle véhémence et marquent le début d’un débat indispensable sur la (re)circulation massive de photographies de pornographie coloniale sous prétexte de recherche historique. Mettant en garde de manière critique et éthique contre les méthodes spectaculaires dans le domaine de l’historiographie, notre texte interroge la reproduction du geste violent originel inhérent au dispositif photographique. Face aux realpolitiks des faits consommés et aux prétextes scientifiques, artistiques, etc. qui perpétuent l’expropriation (des corps, des droits), nous avons réclamé des systèmes de restitution, de réparation, de restauration de la vie privée et de création rétroactive d’un cadre juridique qui protège les victimes de la colonisation d’une exploitation continue.

(Intervention en français avec traduction simultanée en espagnol)

Colectivo Cases Rebelles Depuis 2010, le collectif noir Cases Rebelles propose des perspectives afrocentriques critiques et militantes sous forme d’écrits, de vidéos et de divers projets éditoriaux. Michaëla Danjé est membre et co-fondatrice de Cases Rebelles. Artiste multidisciplinaire, elle est musicienne, écrivaine et documentariste. Il a entre autres mis en scène la pièce AfroTrans, une anthologie inédite de voix noires et trans. Il travaille actuellement sur l’essai Négritudes spectaculaires, qui retrace une histoire critique de la mobilisation du corps noir à la fois dans et par l’image.