LA DOUBLE IMAGE DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE DANS LES PHOTOGRAPHIES DE CLAUDEK
Par Marta López Beriso.
Lundi 7 février 2022, à 18:30
Après la présentation de Maria dels Santos García Felguera, Marta López Beriso nous a parlé de la photographe britannique Claude Kinnoull, et des photographies de ses voyages en Espagne pendant la guerre civile.
Le britannique Claude Kinnoull (1904-1985), cosmopolite, riche héritière, divorcée d’un noble, financier de projets de propagande catholique et politique, épris d’aventure, est le photographe Claudek. Une photojournaliste à l’allure véhémente qui, entre 1936 et 1939 et aux côtés de son parrain le prêtre Vincent de Moor, a parcouru de nombreux endroits à l’avant et à l’arrière, dont Guernica, Durango, Eibar, Tortosa, Malaga et Tolède. Son intention était de fournir des arguments sur “la barbarie des hordes marxistes” et la prétendue trahison du pacte de non-intervention par la France et l’Angleterre. Accréditée par son propre hebdomadaire basé à Londres, The Catholic Herald, elle a parcouru dans sa propre voiture, sous le contrôle de divers attachés de presse, tous ces lieux qui ont servi à la propagande et à la création du mythe de la nécessité du coup d’État de juillet. 18, 1936.
Cependant, ce qu’il montre, sans le savoir, c’est la réalité de la destruction systématique, conçue et perpétrée par la partie franquiste et ses alliés, à travers des images peuplées de personnes de toutes conditions et de tous âges, vivantes ou mortes, expulsées par la didactique de la terreur imposée par du côté rebelle pendant la guerre civile espagnole. Images de vestiges, parfois encore enfumés, de lieux récemment bombardés, de cadavres de soldats, de civils et même d’enfants ; et aussi de personnes attendant, vivant, mangeant ou dormant dans la rue à côté de quelques ustensiles de ménage. Ce sont eux qui nous amènent à voir de visu les dures conséquences des attentats à la bombe discriminés et planifiés avec une violence à la fois physique et morale, dont nous débattons aujourd’hui pour savoir s’il appartient à la définition ultérieure du génocide.
Après la conférence photo, Marta et Juantxo Egaña nous ont parlé des photographies conservées au Musée des martyrs clarétains de Barbastro et de leur projet de conservation et de diffusion.